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  • bernadette desage

L'été de la sorcière Nashiki Kaho

Dernière mise à jour : 21 mars 2022




Nashiki Kaho






La phobie scolaire de Mai est ingérable pour ses parents qui décident de l’envoyer passer un moment chez sa grand-mère maternelle anglo-japonaise. Nous ne connaitrons jamais l’identité de cette dernière dans le roman.




Elle est appelée affectueusement La sorcière de l’Ouest. Elle développe des dons de voyance et de télépathie notamment révélés dans l’épisode du sauvetage de son futur mari en mer. C’est elle, très loin de lui géographiquement qui le guidera vers la direction salutaire. Cependant elle lui tut cet épisode. « C’était comme ça à l’époque. Le don que possédait ma grand-mère a pendant longtemps été très mal vu. Dans une société régie par certaines normes, tout ce qui sortait du cadre de ces normes était destiné à être exclu. A son époque, sans aller jusqu’à l’exclusion, elle n’aurait pas pu prétendre au bonheur » p37


Elle entretient une révélation privilégiée avec la nature et le pouvoir guérisseur des plantes. La description de cet univers naturel et sa poésie nous enivrent. Ces lieux nous investissent par leur sérénité et leur beauté


Mai pense que du sang de sorcière coule également dans ses veines. Elle sollicite sa grand-mère pour être initiée. Celle-ci lui apprend alors le pouvoir de la volonté « La force d’accomplir par soi-même ce que l’on a soi-même décidé. Si tu développes cette force, les démons ne pourront pas facilement te posséder » p46.

Mai s’entraine à respecter l’enchainement des tâches qu’elle a prévues dans le quotidien. Elle constate avec étonnement le bien être que lui apporte cette rigueur.

Elle apprend à exercer la pleine conscience de ce qu’elle vit. Ainsi elle pourra discerner et choisir ce qui l’aide à vivre.


L’amour qui unit l’aïeule et la petite fille se dit de façon récurrente tout au long du livre : « Je t’aime tellement Mamie » « I know » répond la grand-mère. C’est sur une période de la vie, le prologue à ce qui sera vécu lors de la mort de l’aïeule.


Roman initiatique sur la construction de soi avec l’aide d’une femme âgée de sa lignée, ce roman avec ce thème rejoint les grands mythes fondateurs de multiples civilisations. Les grands-mères sont passeuses de mémoire comme le développe la conteuse et psychanalyse Clarissa Pinkola Estès dans plusieurs ouvrages et notamment. La danse des Grands-mères.


L'été de la sorcière est un beau roman apaisant. J’ai déjà le besoin de le relire.


L'auteure:

« Nashiki Kaho, née en 1959 à Kagoshima sur l’île de Kyûshû, écrit pour les adultes, mais également pour la jeunesse. En 1994, alors qu’elle travaille pour le célèbre psychologue japonais Hayao Kawai, elle lui donne à lire un texte qu’elle s’essaie à écrire depuis deux ans. Il est tellement enthousiaste qu’il l’envoie à un éditeur. Ce premier livre, L’Eté de la sorcière, aura un magifique succès et sera couronné de trois prix, avant d’être adapté au cinéma en 2008 » Note éditeur.

Elle a également écrit Les mensonges de la mer


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